Dormir avec son enfant, quels sont les risques ?

Dormir avec son enfant, quels sont les risques ?

Écrit par : Alexis Parietti

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Temps de lecture 4 min

Le cododo, aussi appelé sommeil partagé, divise. Certains y voient une source de réconfort, d'autres un risque pour le développement ou la sécurité de l’enfant. Entre jugements culturels, conseils médicaux et instinct parental, il est parfois difficile de s’y retrouver. 


Alors, quels sont vraiment les risques à dormir avec son enfant ? Et comment faire le bon choix pour sa famille, sans culpabilité ? On fait le point.

Cododo, cosleeping, sommeil partagé : de quoi parle-t-on ?


Avant de parler risques ou bienfaits, encore faut-il savoir de quoi on parle exactement. Le cododo, ou sommeil partagé, désigne le fait pour un parent de dormir à proximité immédiate de son enfant. Mais cette proximité peut prendre plusieurs formes.


On distingue généralement deux types de cododo :


  • Le cododo sur une surface partagée, c’est-à-dire lorsque l’enfant dort dans le même lit que l’un ou ses deux parents.


  • Le cododo dans la même pièce, où l’enfant dort dans son propre lit (comme un berceau ou un lit cododo) mais reste dans la chambre parentale.

Ce qu’il faut retenir, c’est que le cododo n’est pas une méthode d’endormissement, mais bien un choix d’aménagement du sommeil. Il peut être temporaire ou durer plusieurs années, selon les besoins de l’enfant, les habitudes du foyer ou les valeurs culturelles.


Il ne concerne pas seulement les nourrissons : certains enfants plus grands dorment encore régulièrement avec leurs parents — par choix, par besoin, ou par peur du noir.


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Quels sont les risques physiques ? 


Quand on parle de cododo, la première inquiétude qui revient souvent est celle de la sécurité physique, en particulier pour les tout-petits. Et à juste titre : dormir avec un nourrisson dans le même lit sans précaution peut comporter des risques réels.


Parmi les plus fréquemment évoqués, on retrouve :


  • le risque d’étouffement si l’enfant glisse sous une couverture ou un oreiller,

  • le risque d’écrasement involontaire par un parent endormi,

  • ou encore celui de la chute si le lit n’est pas adapté.

Ces risques augmentent significativement en présence de facteurs aggravants : tabac, consommation d’alcool, prise de médicaments sédatifs ou fatigue extrême des parents.


Plusieurs études ont également exploré les liens entre cododo non sécurisé et syndrome de mort subite du nourrisson (SMSN). Si les données ne sont pas toutes unanimes, les recommandations officielles s’accordent à dire que le cododo sur une même surface est à éviter dans les premiers mois, sauf si des conditions de sécurité très strictes sont respectées.


À l’inverse, un cododo sécurisé dans la même pièce, où le bébé dort dans un lit attenant ou dans un berceau indépendant, est considéré comme plus sûr. Ce type d’aménagement permet aux parents de rester proches de leur enfant, tout en réduisant les risques physiques. C’est d’ailleurs la configuration souvent recommandée par les pédiatres, notamment durant les six premiers mois de vie.


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Conséquences sur le sommeil : repos ou fragmentation ?


Dormir ensemble, c’est aussi partager les réveils nocturnes. Et de ce côté-là, le cododo n’a pas que des avantages, selon les études menées sur le sujet.


Les bébés qui dorment en cododo  qu’il s’agisse d’un lit partagé ou d’une chambre partagée  se réveillent plus souvent que ceux qui dorment seuls. Et ces réveils, même discrets, ont un impact sur le sommeil des parents, qui peut devenir plus fragmenté et moins réparateur, en particulier durant les deux premières années.


Certaines recherches ont montré qu’à 6, 12 et même 18 mois, les enfants ayant pratiqué le cododo ont un sommeil plus morcelé, avec davantage d’éveils nocturnes et un besoin accru de siestes durant la journée. Et ce, même quand on tient compte de l’allaitement ou du type d’alimentation.


Mais cette réalité n’est pas toujours vécue comme un problème par les parents. Beaucoup de mères rapportent au contraire un endormissement plus facile, moins de pleurs au coucher et une meilleure gestion des réveils. Pour elles, le cododo permet d’éviter les allers-retours nocturnes, de répondre plus vite aux besoins de leur bébé… et de préserver un équilibre familial, même si le sommeil est un peu moins linéaire.


Finalement, tout dépend des attentes, du contexte et de la tolérance de chaque famille à un sommeil moins structuré — du moins pendant un temps.


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Un processus de séparation par étapes


Passer du lit parental à son propre lit ne se fait pas toujours du jour au lendemain. Et c’est tout à fait normal. De nombreux enfants ont besoin de temps pour apprivoiser le fait de dormir seuls, souvent jusqu’à 6 ou 8 ans, voire au-delà dans certains cas.


Cette transition n’est pas un signe de faiblesse ou d’échec éducatif : elle fait partie d’un processus de séparation émotionnelle progressif, que chaque enfant traverse à son rythme.


Pour accompagner cette étape en douceur, les spécialistes recommandent de mettre en place un rituel du coucher rassurant et prévisible : un bain tiède, une histoire racontée avec tendresse, une veilleuse tamisée, une berceuse douce… Ces gestes simples créent un cadre sécurisant qui aide l’enfant à s’apaiser avant de plonger dans le sommeil.


Il y aura sans doute des retours en arrière, des protestations ou des moments de flottement. C’est dans ces instants que la patience, la communication, et parfois même le renforcement positif (comme féliciter ou récompenser les nuits passées dans son lit) peuvent faire la différence.


Plus que tout, l’essentiel est de rester à l’écoute de l’enfant et de ne pas minimiser ses peurs nocturnes. Les rassurer avec des mots, valider leurs émotions, leur donner confiance… C’est ainsi qu’ils apprendront petit à petit à se sentir bien, même seuls dans leur chambre.


Dormir avec son enfant, quels sont les risques ? En conclusion 


Dormir avec son enfant ne devrait jamais être une source de honte ni de pression. Le cododo n’est ni une erreur d’éducation, ni une obligation pour bien faire. C’est une pratique qui, comme beaucoup d’aspects de la parentalité, se situe à la croisée de l’instinct, de la culture et de la réalité familiale.


Certaines familles trouvent leur équilibre en dormant ensemble, d’autres en optant pour des nuits séparées dès les premiers mois. Il n’y a pas de modèle universel, seulement des choix éclairés, faits avec amour, écoute et bienveillance.