Qu’est-ce que la dyspraxie motrice ? Guide Complet

Qu’est-ce que la dyspraxie motrice ? Guide Complet

Écrit par : Alexis Parietti

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Temps de lecture 10 min

La dyspraxie motrice, également appelée trouble développemental de la coordination, est un trouble encore méconnu qui touche pourtant 6 % des enfants, majoritairement des garçons. Bien que chaque partie du corps fonctionne correctement, les gestes les plus simples deviennent de véritables défis pour ceux qui en sont atteints.


S’habiller, manger ou même attraper un ballon peuvent demander des efforts considérables. Dans cet article, nous allons explorer ce qu’est la dyspraxie motrice, comment elle affecte la vie quotidienne et les solutions pour accompagner au mieux les enfants qui en souffrent.

Quels sont les caractéristiques d’un enfant dyspraxique ?


Les manifestations de la dyspraxie motrice varient d’un enfant à l’autre, mais certains signes sont communs. Dès le plus jeune âge, un enfant dyspraxique montre souvent des difficultés à manipuler des objets, les échappant fréquemment, et manque d’équilibre, ce qui le fait tomber plus souvent que ses camarades. Cette maladresse est visible dans des tâches simples comme tenir un crayon ou utiliser des ciseaux.


L’enfant peut également montrer un désintérêt pour des activités comme le coloriage, car tenir un crayon lui demande beaucoup d’efforts. S’habiller ou manger seul représente un véritable défi : il peut renverser son verre, avoir du mal à utiliser ses ustensiles, ou rester coincé dans ses vêtements. Même des activités physiques comme monter des escaliers, courir, ou frapper un ballon sont plus difficiles, car il lui manque la coordination nécessaire pour accomplir ces gestes.


Ce manque de fluidité dans les mouvements peut rendre l’apprentissage de nouvelles activités plus long et plus frustrant. Même lorsqu’il réussit une tâche, un enfant dyspraxique doit parfois tout réapprendre si les conditions changent, comme passer d’une paire de ciseaux à une autre.


Quels sont les causes de la dyspraxie motrice ? 


Les causes exactes de la dyspraxie motrice restent encore floues. Ce trouble neurologique est présent dès la naissance, mais ses origines précises ne sont pas encore pleinement comprises. Ce que l’on sait, c’est qu’il s’agit d’un dysfonctionnement au niveau du cerveau qui empêche une coordination fluide des gestes et des mouvements. Ce n’est ni un manque d’intelligence, ni un problème musculaire.


Il est également important de noter que la dyspraxie motrice touche environ 6 % des enfants, avec une prévalence plus forte chez les garçons. Malgré cela, il n’existe pas encore de lien direct identifié avec des facteurs génétiques ou environnementaux spécifiques. Les recherches continuent pour mieux comprendre ce qui provoque ce trouble et comment il se développe chez certains enfants, sans pour autant que ce soit lié à un retard intellectuel ou à une déficience physique.


Quel est l'impact de la dyspraxie motrice sur la vie quotidienne ? 


La dyspraxie motrice affecte profondément la vie quotidienne d’un enfant, car elle touche toutes les sphères où la coordination des gestes est nécessaire. Des tâches aussi simples que s’habiller, se laver ou manger deviennent des défis.


Par exemple, un enfant dyspraxique peut avoir du mal à enfiler ses vêtements sans rester coincé, ou renverser son verre régulièrement en essayant de boire. Monter ou descendre les escaliers peut aussi être difficile, tout comme courir, sauter ou jouer à des jeux de ballon avec ses pairs.


En classe, ces enfants rencontrent des difficultés à manipuler des objets, à dessiner ou à écrire, ce qui peut les ralentir par rapport à leurs camarades. La maladresse observée dans les activités manuelles, comme construire avec des blocs ou assembler des casse-têtes, rend l’apprentissage plus long et frustrant. Cela ne signifie pas qu’ils manquent d’intelligence ou de motivation, mais simplement que la planification et l’exécution des gestes leur demandent un effort supplémentaire.


Au-delà de ces difficultés pratiques, la dyspraxie peut affecter leur estime de soi. Conscients de leur lenteur ou de leur maladresse, ces enfants peuvent se sentir dévalorisés, surtout lorsqu’ils sont comparés à leurs camarades.


L’impact social est également important, car la participation à des jeux ou activités physiques devient plus compliquée, ce qui peut isoler l’enfant.

Le diagnostic de la dyspraxie motrice. 


Le diagnostic de la dyspraxie motrice est une étape cruciale pour comprendre les difficultés d’un enfant et lui offrir le soutien adapté. Il est important de ne pas confondre la dyspraxie motrice avec d’autres troubles, comme la dyspraxie verbale, qui affecte la parole, ou encore des troubles de l’attention et du comportement.


Si un enfant présente des signes de maladresse persistante, tels que des difficultés à s’habiller, à manipuler des objets ou à coordonner ses mouvements, il est recommandé de consulter un médecin.


Le pédiatre ou le médecin de famille pourra identifier les signes qui nécessitent une évaluation plus approfondie. Toutefois, seul un spécialiste, comme un ergothérapeute ou un neuropsychologue, pourra poser un diagnostic définitif après une série de tests.


L’évaluation se concentre généralement sur la coordination motrice, la capacité de l’enfant à planifier et exécuter des mouvements complexes, ainsi que sur son organisation dans l’espace. Ces tests permettent de mesurer l'ampleur du trouble et de distinguer la dyspraxie motrice d’autres troubles similaires.


Une fois le diagnostic posé, un suivi régulier par des professionnels, en particulier des ergothérapeutes, est essentiel pour aider l’enfant à développer des stratégies compensatoires et améliorer son autonomie dans la vie quotidienne.


Quels sont les traitements et interventions potentielles ?


Bien que la dyspraxie motrice soit un trouble persistant, il existe plusieurs interventions qui peuvent aider les enfants à améliorer leur autonomie et à mieux gérer les défis quotidiens. L’une des principales formes de prise en charge est l’ergothérapie, qui vise à améliorer la coordination motrice et à développer des stratégies pour compenser les difficultés. Voici les principales options de traitement et d’intervention :


1. L’ergothérapie : le pilier de la rééducation

  • L’ergothérapeute travaille avec l’enfant pour améliorer la motricité fine (manipulation d’objets, écriture), la coordination visuo-motrice, et la planification des gestes. Par exemple, l'enfant apprend à découper des gestes complexes en étapes simples et à utiliser des repères visuels ou verbaux pour mieux organiser ses actions.
  • L’ergothérapie peut aussi aider à améliorer l’organisation spatiale et à développer des compétences utiles pour l’école et les activités de la vie quotidienne.

2. L'utilisation d'outils compensatoires


  • Les enfants dyspraxiques peuvent avoir besoin de technologies assistées, telles que l'utilisation d'un ordinateur ou d'un traitement de texte pour remplacer l'écriture manuelle, qui peut être très fatigante.
  • Des outils ergonomiques, comme des stylos adaptés ou des supports pour maintenir les feuilles, peuvent également faciliter certaines tâches scolaires.

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3. Adaptations à l’école et dans la vie quotidienne


  • Les enseignants et les parents jouent un rôle crucial dans l’accompagnement de l’enfant dyspraxique. L’environnement scolaire peut être adapté en simplifiant les consignes, en allouant plus de temps pour les tâches, et en favorisant des activités qui ne demandent pas une grande précision motrice.
  • À la maison, des stratégies comme l’utilisation de vêtements faciles à enfiler ou la simplification des tâches quotidiennes permettent à l’enfant de gagner en autonomie.

4. Soutien psychologique et développement de la confiance en soi


  • Les enfants dyspraxiques peuvent éprouver de l’anxiété et une faible estime de soi en raison de leurs difficultés motrices. Un soutien psychologique peut les aider à gérer leurs émotions, à réduire leur anxiété liée à l’échec, et à développer leur confiance en eux.
  • Il est également important de valoriser leurs réussites, aussi petites soient-elles, et de ne pas les comparer aux autres enfants.

5. Collaboration entre professionnels et parents



  • Une bonne communication entre les professionnels (ergothérapeutes, enseignants, psychologues) et les parents est essentielle pour coordonner les efforts et suivre les progrès de l’enfant. Les parents doivent être bien informés des défis de la dyspraxie pour pouvoir soutenir efficacement leur enfant dans les différentes sphères de sa vie.


En résumé, bien qu’il n’existe pas de traitement curatif pour la dyspraxie motrice, un accompagnement pluridisciplinaire permet de réduire les obstacles que rencontre l’enfant. L’objectif est de développer des compétences pratiques, de compenser les difficultés et de favoriser l’autonomie et l’épanouissement personnel.


Conseils pour les parents et enseignants pour la dyspraxie motrice


Vivre avec la dyspraxie motrice présente de nombreux défis pour l’enfant, mais aussi pour ses parents et enseignants, qui jouent un rôle essentiel dans son accompagnement. Voici quelques conseils pratiques pour mieux soutenir un enfant dyspraxique au quotidien :

 

1. Faire preuve de patience et de compréhension


  • L’enfant dyspraxique est souvent conscient de ses difficultés, ce qui peut générer de l’anxiété et une faible estime de soi. Il est important de ne pas le presser ou le comparer à ses camarades ou frères et sœurs. Chaque tâche, même simple, lui demande un effort supplémentaire.
  • Accorder à l’enfant plus de temps pour réaliser ses activités quotidiennes est essentiel. Ne pas précipiter ses actions et valoriser ses efforts, même s’ils paraissent insignifiants, peut l’encourager à persévérer.

 

2. Adapter l’environnement pour favoriser l’autonomie


  • Des ajustements pratiques peuvent faciliter la vie de l’enfant. Par exemple, choisir des vêtements faciles à enfiler (sans boutons ou à taille élastique) pour qu’il puisse s’habiller seul est un excellent moyen de renforcer son autonomie.
  • À l’école, proposer des outils adaptés comme des stylos ergonomiques, des feuilles bien fixées ou des ordinateurs pour remplacer l’écriture manuelle aide l’enfant à participer aux activités scolaires sans être freiné par ses difficultés motrices.

Vous pouvez d'ailleurs mettre en place un environnement Montessori pour favoriser cette autonomie ! 

 

3. Fractionner les tâches en étapes simples

  • Un enfant dyspraxique peut se sentir submergé par une tâche complexe. Il est utile de découper cette tâche en plusieurs petites étapes claires et de les expliquer de manière concise, une à la fois. Par exemple, pour s’habiller, l’aider à comprendre l’ordre des actions : enfiler un bras, puis l’autre, puis fermer la fermeture éclair.
  • Répéter les gestes plusieurs fois et de manière cohérente aide l’enfant à les intégrer progressivement.

 

4. Utiliser des repères visuels et verbaux

  • Décrire les gestes à voix haute et montrer visuellement les étapes permet à l’enfant de mieux comprendre et mémoriser les mouvements. Répéter les mêmes instructions régulièrement aide à renforcer cette routine.
  • Les enseignants peuvent utiliser des supports visuels, comme des tableaux illustrant les différentes étapes d'une activité, pour guider l’enfant dans ses actions.

 

5. Encourager les réussites, aussi petites soient-elles

  • Il est important de valoriser chaque petite victoire. Que ce soit réussir à s’habiller seul, découper correctement une feuille, ou simplement terminer une tâche à l’école, ces moments de réussite boostent la confiance en soi de l’enfant et l’aident à surmonter ses frustrations.
  • Le soutien émotionnel est essentiel. L’encourager sans le surprotéger lui permet de se sentir capable et de prendre des initiatives.

 

6. Collaborer avec les professionnels

  • Une communication régulière avec les ergothérapeutes, enseignants, et autres professionnels est primordiale pour coordonner les efforts autour de l’enfant. Les parents doivent se tenir informés des progrès et des difficultés rencontrées à l’école et à la maison afin d’ajuster l’accompagnement en conséquence.
  • Les enseignants peuvent également adapter les méthodes d’apprentissage en fonction des recommandations des professionnels, en offrant plus de temps pour les examens ou en allégeant la charge de travail physique.

 

7. Soutenir l’enfant sur le plan émotionnel

  • L’anxiété et la frustration liées à la dyspraxie motrice peuvent être importantes. Il est essentiel de parler avec l’enfant de ses émotions et de l’encourager à exprimer ses peurs ou ses inquiétudes. Un suivi psychologique peut également être utile pour aider à gérer les sentiments de stress ou de découragement.

Qu’est-ce que la dyspraxie motrice ? En conclusion 


La dyspraxie motrice est un trouble qui complique la vie quotidienne des enfants qui en sont atteints, mais avec un accompagnement adapté, il est tout à fait possible de surmonter les défis qu’elle présente.


Que ce soit à la maison, à l’école, ou dans les activités de tous les jours, les enfants dyspraxiques ont besoin de patience, de compréhension, et d’un soutien constant pour développer leur autonomie et renforcer leur confiance en eux.


Il est crucial de reconnaître que ces enfants ne manquent ni de motivation ni d’intelligence, mais que chaque geste leur demande un effort particulier. Grâce à une rééducation spécialisée, des outils adaptés et un environnement bienveillant, ils peuvent apprendre à contourner leurs difficultés et s’épanouir pleinement.


En sensibilisant les parents, les enseignants et les professionnels à la réalité de la dyspraxie motrice, nous pouvons offrir à ces enfants les meilleures chances de réussite, tout en leur permettant de se sentir valorisés et compris.


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