Quelles sont les 7 grandes habiletés de la motricité fine ?

Tenir un crayon, boutonner une chemise, découper du papier… Ces gestes qui paraissent simples sont en réalité de véritables exploits pour les petites mains en plein apprentissage. Derrière ces actions du quotidien se cachent des habiletés précises et essentielles regroupées sous le nom de motricité fine. 

Mais saviez-vous qu'elle repose sur 7 compétences clés qui se développent au fil du temps ? Que vous soyez parent, enseignant ou curieux du développement de l'enfant, découvrez ces 7 grandes habiletés de la motricité fine et les meilleures activités pour les renforcer. Vous ne verrez plus jamais les jeux de perles, les puzzles ou les ciseaux de la même façon !

L'approche correspond au premier réflexe qu’a l’enfant pour atteindre et saisir un objet. Ce mouvement nécessite de préparer la main (ouvrir les doigts, ajuster la posture) et d’étendre le bras vers l'objet. 

Pour réussir, l’enfant doit mobiliser sa coordination œil-main, c’est-à-dire synchroniser sa perception visuelle (repérer la position de l'objet) et le mouvement de sa main. Cette habileté est l'une des premières à se développer chez le nourrisson, lorsqu'il tend les bras pour attraper un jouet ou toucher un visage familier.

• Attraper un jouet posé sur une table ou au sol.

• Pointer un objet du doigt (par exemple, désigner un objet ou un animal dans un livre d’images).

• Attraper une balle lorsqu'on la lui lance.

Ces actions, en apparence simples, demandent un fort niveau de coordination et de précision. Au fil des mois, l'enfant passe de gestes imprécis (taper sur le jouet) à des gestes plus contrôlés (attraper le jouet de manière volontaire et précise).

La préhension correspond à la façon dont la main saisit et tient un objet. Contrairement à l'approche, qui consiste à atteindre l'objet, la préhension se concentre sur la manière de le saisir et de le manipuler. 

Cette compétence est essentielle, car elle permet d'adapter la position des doigts et la force de la main en fonction de la forme, de la taille, de la texture et du poids de l'objet à saisir. La préhension est un prérequis pour de nombreuses actions du quotidien, comme écrire, dessiner, manger ou manipuler des outils.

Chez le jeune enfant, la préhension évolue progressivement :

• Prise palmaire (les tout-petits attrapent l'objet avec la paume de la main).

• Prise en râteau (vers 6-8 mois, l'enfant saisit l'objet avec ses doigts en formant un râteau).

• Pince fine (vers 9-12 mois, l'enfant saisit les objets du bout du pouce et de l'index, un mouvement crucial pour les activités de précision).

La préhension est mise en action chaque fois qu'un enfant doit attraper, tenir ou manipuler un objet. Voici quelques exemples du quotidien :

• Tenir un crayon ou un pinceau pour écrire, dessiner ou colorier.

• Ramasser des perles ou des petits objets au sol.

• Saisir et tenir des couverts (cuillère, fourchette) pour manger seul.

• Utiliser des jouets d'assemblage (comme les Lego, qui nécessitent des gestes précis de préhension).

Le transport est l’habileté qui permet de maintenir un objet dans la main tout en se déplaçant. Cette compétence nécessite le contrôle de la force de préhension, la stabilité de la main et la coordination des mouvements pour éviter de faire tomber ou renverser l'objet transporté. Contrairement à l'approche ou à la préhension, le transport implique une mouvement continu (marcher, bouger) tout en maintenant une prise ferme et constante.

Cette habileté est essentielle au quotidien, car elle permet à l’enfant de déplacer des objets d'un point à un autre, de porter un verre d'eau sans renverser ou encore de déplacer des jouets pendant le jeu. Le transport est également une compétence clé pour le développement de l'autonomie (porter son goûter, ramener ses affaires, etc.).

Le transport est une habileté que l'enfant mobilise dans de nombreuses situations quotidiennes, notamment :

• Porter un verre d'eau sans le renverser (maîtrise de la force et du contrôle de la main).

• Transporter un jouet ou un objet d’un endroit à un autre.

• Tenir une assiette ou un bol tout en marchant.

• Porter un sac ou une boîte (par exemple, transporter ses affaires de l'école à la maison).

Le relâchement volontaire correspond à la capacité de libérer un objet de manière contrôlée et précise. Contrairement au simple lâcher, qui est instinctif, le relâchement volontaire permet de déposer un objet à un endroit précis au lieu de simplement le laisser tomber. Cette habileté exige de l'enfant de contrôler la force et la position de ses doigts, ce qui demande une bonne coordination entre le cerveau, les muscles et les doigts.

Cette compétence est essentielle au développement de l'autonomie, car elle permet à l'enfant de réaliser des actions aussi simples que poser un jouet à sa place, déposer une pièce dans une tirelire ou verser des aliments dans un bol.

Le relâchement volontaire est mis en pratique chaque jour dans des gestes simples mais essentiels, tels que :

• Poser une pièce de monnaie dans une tirelire (la pièce doit être alignée avec la fente avant d'être relâchée).

• Empiler des cubes de construction (les cubes doivent être soigneusement posés l'un sur l'autre).

• Déposer des aliments dans un bol (par exemple, verser des céréales dans un bol sans les renverser).

Les manipulations dans la main font référence à la capacité de l'enfant à déplacer un objet à l'intérieur de sa main sans le laisser tomber. Contrairement à la préhension, où l’enfant saisit l'objet, les manipulations dans la main consistent à modifier la position de l'objet dans la main en utilisant uniquement les mouvements des doigts.

Cette compétence se divise en 5 sous-habiletés spécifiques, chacune jouant un rôle clé dans la manipulation précise des objets :

1️⃣ Translation doigt-paume : Déplacer un objet (par exemple, une bille) des doigts vers la paume de la main.

2️⃣ Translation paume-doigt : Mouvement inverse de la paume vers les doigts (comme pour sortir une pièce de monnaie de la paume).

3️⃣ Shift : Faire glisser les doigts sur un objet, par exemple pour boutonner ou déboutonner un vêtement.

4️⃣ Rotation simple : Tourner un objet sur lui-même (comme faire tourner une clé dans une serrure).

5️⃣ Rotation complexe : Faire tourner un objet de manière plus complexe à 360°, par exemple pour faire tourner un crayon entre les doigts.

Ces manipulations sont essentielles pour les gestes de précision au quotidien, comme l'écriture, la manipulation de pièces de monnaie, le boutonage de vêtements ou encore l'utilisation d'outils (ciseaux, stylos, couverts, etc.).

Ces sous-habiletés sont utilisées dans de nombreuses situations du quotidien. Voici quelques exemples concrets où les manipulations dans la main sont mises en œuvre :

• Boutonner et déboutonner un vêtement : L'enfant doit faire glisser ses doigts sur le bouton (shift) pour le placer dans la fente, puis le faire tourner légèrement (rotation simple).

• Faire tourner un crayon pour utiliser la gomme : Il doit faire pivoter le crayon dans sa main (rotation complexe) pour atteindre la gomme.

• Saisir une pièce de monnaie dans la paume pour la faire glisser vers les doigts et la positionner dans une tirelire (translation paume-doigt).

• Tourner une clé dans une serrure : Ce geste fait appel à la rotation simple et à la force de préhension.

Les habiletés bi-manuelles désignent la capacité à coordonner les deux mains pour accomplir une tâche précise. Contrairement aux mouvements unilatéraux (qui impliquent une seule main), les tâches bi-manuelles demandent que les deux mains travaillent en synergie, soit de manière similaire, complémentaire ou coordonnée.

On distingue 3 types de coordination bi-manuelle :

1️⃣ Symétrique : Les deux mains effectuent le même mouvement en même temps (exemple : taper des mains).

2️⃣ Coordonnée : Une main stabilise pendant que l'autre effectue une action principale (exemple : ouvrir un pot, où une main tient le pot et l'autre tourne le couvercle).

3️⃣ Complémentaire : Les deux mains effectuent des mouvements différents mais complémentaires pour atteindre un objectif commun (exemple : lacer des chaussures).

Ces habiletés sont cruciales dans de nombreuses tâches du quotidien, comme lacer des chaussures, découper du papier ou manger avec des couverts. Elles permettent à l’enfant de gagner en autonomie et de réussir des activités scolaires, artistiques et de la vie quotidienne.

Les habiletés bi-manuelles sont utilisées dans de nombreuses activités du quotidien, notamment :

• Ouvrir un pot : Une main stabilise le pot pendant que l’autre tourne le couvercle (habileté coordonnée).

• Découper avec des ciseaux : Une main tient le papier, tandis que l’autre coupe avec les ciseaux (habileté complémentaire).

• Lacer ses chaussures : Chaque main effectue un mouvement différent mais complémentaire (habileté complémentaire).

• Utiliser des couverts pour manger : Une main tient la fourchette tandis que l’autre utilise le couteau (habileté coordonnée).

• Taper des mains : Les deux mains effectuent le même mouvement (habileté symétrique).

La capacité à utiliser un outil correspond à la faculté de manipuler un objet externe pour accomplir une tâche précise. Cette compétence mobilise la précision du geste, la coordination œil-main et la maîtrise de la force appliquée. Contrairement aux habiletés précédentes (approche, préhension, manipulation), l’utilisation d’un outil demande à l’enfant de travailler avec un objet intermédiaire (comme un crayon, une paire de ciseaux ou des couverts) pour produire un effet sur un autre objet (papier, assiette, feuille, etc.).

Cette habileté est essentielle au quotidien, car elle permet à l'enfant de dessiner, écrire, découper, cuisiner et bricoler. La précision des gestes et le contrôle de la force sont cruciaux, car chaque outil a des exigences différentes (un crayon ne se tient pas comme des ciseaux).

L'usage des outils est une compétence transversale, présente dans de nombreuses tâches du quotidien. Voici des exemples concrets où l'enfant met en œuvre la capacité à utiliser un outil :

• Tenir un crayon ou un feutre : L’enfant doit ajuster sa prise (prise tripode) et exercer la bonne pression sur le papier pour écrire ou dessiner.

• Utiliser des ciseaux pour découper : Une main tient les ciseaux, l'autre stabilise le papier. L’enfant doit synchroniser le mouvement des ciseaux tout en suivant un tracé.

• Manipuler des ustensiles de cuisine : Tenir une fourchette, couper des aliments avec un couteau d'apprentissage ou tenir un fouet pour mélanger des ingrédients.

Les 7 grandes habiletés de la motricité fine forment un socle essentiel pour le développement de l'autonomie et des compétences scolaires de l’enfant. De l’approche à l’utilisation d’outils, chaque habileté joue un rôle clé dans ses gestes du quotidien, qu’il s’agisse d’écrire, découper, manipuler des objets ou s’habiller seul. 

En proposant des jeux variés et des activités stimulantes, vous aidez l’enfant à renforcer sa dextérité, sa précision et sa coordination, des compétences indispensables pour sa réussite future. Accompagnez-le avec patience et bienveillance, car chaque petit progrès compte !